Entretiens du Louvre
"André Chastel, Charles Sterling, Richard Krautheimer, Francis
Haskell... Pour la première fois à la télévision,
le voile se lève sur les grands historiens d'art. Au-delà de leur
forte personnalité, de leur vie, de leur destin exceptionnel qui se
dessine peu à peu, chaque film entraîne le spectateur dans les méandres
de leurs recherches, indissociables de l'histoire intellectuelle de ce siècle.
Quatre rencontres donc, quatre portraits chaleureux qui échappent aux
pesanteurs des entretiens traditionnels.
- L'histoire de l'art est traitée comme une discipline indépendante.
Ce dernier point est l'objectif de la série: Entretiens du Louvre.
Dans cette série, nous entendons exposer tous les points de vue. Le
connoisseurship est le plus proche de celui des conservateurs, dont le métier
est de s'occuper de datation et d'attribution, d'expertise en quelque sorte.
Nous voulons exposer toutes les démarches, toutes les tendances, et ainsi
démontrer la diversité des recherches et des points de vue. Pour
certains, il s'agira de fonder une méthodologie historique à
partir de fonds documentaires, pour d'autres, de faire appel largement aux
sciences humaines, pour d'autres encore, à l'iconologie et à
l'iconographie ou encore à l'histoire du goût et des idées.
Dans cette série, nous avons voulu montrer cette richesse à
travers des hommes. C'est pourquoi il n'y a pas eu d'ordre préalable.
Chaque film constitue un tout. L'histoire de l'art est le fait de personnalités
fortes.
- Chastel : homme de synthèse, c'était l'historien d'art français
le plus complet, et son influence sur deux générations
d'historiens d'art, conservateurs et universitaires, a été tout à
fait déterminante.
- Sterling : nous avons montré le rôle de la recherche pour un
conservateur de musée.
- Francis Haskell est le plus jeune de la série. Avec ce film, on
saisit vraiment l'activité internationale d'un historien d'art. D'Oxford
à Paris et à Rome, on voit comment se tissent les fils invisibles
qui font que chaque pays développe son goût et sa connaissance de
l'art sur une terre et selon une histoire qui lui est propre.
- Richard Krautheimer fut longtemps le doyen des historiens d'art en activité.
Il a représenté la double facette de l'archéologue et de
l'historien d'art de la Renaissance. Il a témoigné aussi d'une
triple expérience allemande, américaine, puis italienne. Spécialiste
des premières églises chrétiennes, le Corpus qu'il
constitua nous permet de présenter un des outils essentiels de
l'histoire de l'art.
- Federico Zeri illustre vraiment la vitalité de l'Italie dans le
domaine de l'histoire de l'art, en étant incontestablement le plus grand
connaisseur de la peinture italienne depuis Longhi.
Entretien avec Pierre
Rosenberg, Président-directeur du musée du Louvre.
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