Hormis les oeuvres conçues d'emblée pour être placées
dans des galeries ou des cabinets de curiosité, ou, à partir du
XIXe siècle, dans les salles de musée, la plupart des sculptures
qui composent aujourd'hui les collections publiques proviennent d'ensembles démembrés
ou dispersés. La présentation de ces oeuvres pose de nombreux
problèmes : faut-il les traiter comme des pièces isolées
ayant acquis une sorte d'autonomie esthétique ? Faut-il au contraire
restituer ou reconstituer le contexte originel ? Quel parti tirer des hypothèses
lorsque les dispositions d'origine sont conjecturales ou imparfaitement connues
?
Relativement bien étudiées pour les présentations
des vestiges de l'Antiquité, ces questions le sont beaucoup moins pour
les périodes plus récentes alors que les nécessités
de la conservation amènent de plus en plus fréquemment la dépose
et donc la mise "hors contexte" d'un nombre grandissant de sculptures
célèbres. Selon les pays, des solutions diverses ont été
adoptées ou préconisées. Au-delà du traitement spécifique
de chaque cas d'espèce, le but du colloque, dont ces Actes sont le
prolongement, était de dégager quelques principes communs sans
chercher à dissimuler les inévitables contradictions d'une
politique de protection et de présentation imposée par les
contraintes de l'histoire.