Persée décapite Méduse puis il découvre du haut
du ciel Andromède liée à un rocher ; séduit dès
le premier regard, il plonge, tue le monstre prêt à la dévorer
et la délivre. Cet épisode des Métamorphoses
d'Ovide n'a cessé, aux XVIe et XVIIe siècles, d'inspirer les
artistes italiens, français, hollandais : toute l'Europe s'empare du thème
qui sert aussi d'argument à de nombreux spectacles à machines (théâtre,
opéra naissant, feux d'artifice) comme à l'allégorie morale
et politique que l'on voit paraître dans les fêtes d'Entrées
royales et dans la propagande qui oppose catholiques et protestants. La voûte
céleste elle-même n'échappe pas à la représentation
de la belle captive.
Persée ne devient un héros que par
une mise à l'épreuve qui le conduit de l'horreur à la beauté
désirable. Or, cette idée de la beauté nue, charnelle ou
allégorique, conduit aussi le travail de l'artiste et force le spectateur
à s'interroger sur la signification de la fable et de ce qu'elle donne à
voir.
Les Actes de ce colloque rendent compte des problèmes
que posent une thématique et une iconographie exceptionnellement riches
et vivantes et ils marquent la collaboration étroite qui a uni
l'université de Montréal et le musée du Louvre pour
l'organisation de cette rencontre internationale.